DE LA TRIBULATION P RIBADENEIRA 1557- 1611
TRAITÉ DE LA TRIBULATION DU P. RIVADENEIRA
Les oiseaux de chasse sont déjà partis, les premières gelées tombent et les arbres sont dépouillés de leur verdure. Lorsque la feuille tombe, la mort du malade en phase terminale est prédite.
En cette froide après-midi, j'ai lu le « De Tribulatione » du grand ascète jésuite P. Ribadeneira dont nous connaissons peu la vie. Sauf qu'il a eu une mauvaise passe à la Sorbonne de ne pas avoir été choisi pour faire partie de la première promotion à la Fondation de l'Entreprise.
Il écrivit néanmoins la biographie de saint Ignace, prodige de la prose castillane. Dans ses considérations sur la tribulation, il vient, sinon pour corriger Sto. Thomas dans son interprétation de la douleur ─Dieu ne crée pas le mal, il le permet─ ; Il soutient cependant que la douleur est une catharsis et sert de purification à la vie chrétienne du pécheur.
Alors comment expliquez-vous le meurtre d’enfants palestiniens, ils sont innocents ?
Bien. Le sage jésuite soutient que Dieu n’a rien à voir avec ce génocide. C'est l'œuvre du péché, de l'ambition, de l'arrogance, de la cruauté, de l'impiété, de la folie.
Comment alors ne punit-il pas le tyran ? Eh bien, nous entrons ici dans la théologie du libre arbitre prônée par les pères conciliaires de Trente, notamment Arias Montano.
En contradiction avec les protestants qui prêchaient le salut par la foi sans les œuvres. Le juste ne pèche jamais. Le tyran a donc toute latitude pour agir à sa guise ?
Autre réponse de Ribadeneira : Dieu a créé l'homme libre et respecte sa volonté. Le Livre de Job et la Consolation de la Philosophie sont les axes axiaux sur lesquels tourne la roue de ce magnifique ouvrage.
Nous sommes chair de douleur (Job). Êtres pour la mort (Zaratrusta). La vie est pleine de chardons, de chardons, d'épines ─tibula, en latin─. Face à la douleur, les bouddhistes envisagent l’effacement. Pour les Orientaux, vous n’existez pas.
Les stoïciens romains conseillaient l’endurance. C'est ainsi que naît le Sénéquisme. Une grande partie de l’attitude de la littérature et de la philosophie espagnoles est en accord avec cette théorie.
De Garcilaso à Unamuno en passant par Cervantes, Góngora et Quevedo et toute la littérature picaresque est Sénéquiste mais elle sublime toutes les contradictions jusqu'à la catharsis.
L'écriture devient une purification. C'est assez mystique. Ses propres coreligionnaires ne devaient pas aimer ce jésuite - la même chose est arrivée à Gracián - et il était sur le point de quitter la Compagnie.
Ils prêchaient le chemin du ciel par le chemin étroit, le renoncement à soi-même, sans jamais répondre à l'affront.
Elle était d'origine convertie, comme sainte Thérèse, qui disait que cette vie est une nuit dans une mauvaise auberge et qu'elle demandait seulement à Dieu de souffrir et de souffrir. Des valeurs qui ne sont pas non plus très valables aujourd’hui.
Aujourd’hui comme hier, le confort et le plaisir sont préférés. Et encore moins voulez-vous savoir quoi que ce soit sur la mort.
Il passe en revue les afflictions et les dangers, les déceptions, les échecs, les déceptions qui menacent les êtres humains dans leur voyage à travers l'existence : le mal de la guerre, les bagarres de toutes sortes, la perte de propriété ou de patrie.
Pour Ribadeneira, les tribulations sont un battage dans lequel le grain est séparé de l'ivraie. "Il éclaire et perfectionne les bons et en eux il produit des fruits de patience, d'humilité et de confiance, tout comme dans les mauvais il provoque des effets opposés de désespoir et d'impatience car du même bois que le feu purifie et affine l'or jusqu'au bois qui soutient ça "le brûle." Pour l’auteur, la douleur morale est bien pire que la douleur physique. Surtout en matière d'honneur, si importante pour les Espagnols du XVIe siècle, une attitude qui pourrait se perpétuer jusqu'à nos jours. Il parle de la torture des célibataires :
"Il n'y a pas de plus grande tribulation lorsque l'amertume, l'infidélité et l'amertume surgissent entre les mariages. Il ne peut y avoir de plus grand mal que de trouver la guerre là où devraient régner une grande paix et une grande harmonie et où seules les rivalités et la discorde grandissent. Le miel se transforme en fiel et la toux en médecine. Les baisers se transforment en larmes. Des voix, des cris, des menaces se font entendre, qui conduisent à des meurtres.
Au contraire, il exalte la vertu sacramentelle du mariage. Le couple doit être uni comme un « gnou noir » jusqu’à ce que la mort les sépare, suivant les recommandations pauliniennes.
Que l'homme garde la femme comme la prunelle de ses yeux, et que la femme soit soumise à son mari. En ces temps où en Espagne de nombreux hommes et femmes mariés en sont à leur troisième ou quatrième mariage et où le divorce semble répandu, le commandement de saint Paul sonne comme une musique céleste à notre époque dérangée et déchristianisée.
Bref, offrons au Seigneur de telles peines et tribulations pour nos péchés car celui de Loyola a déjà dit qu'en temps de tribulation il ne faut pas changer.
C'est ce qu'il y a. Il vous suffit de tenir le coup. Le Père Ribadeneira, le pauvre, savait beaucoup de choses sur Dieu mais il manquait de connaissances sur la condition humaine.
Les hommes et les femmes d'ici et maintenant semblent faits d'une matière différente de celle d'antan,
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